Jour 2: GOUVERNANCE, LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET CLIMAT DES AFFAIRES

Gouvernance, lutte contre la corruption & climat des affaires
Pertinence thématique, décryptage sectoriel et analyse des programmes présidentiels (GPE Cameroun 2025)
Chiffres-clés du secteur de la gouvernance
Pertinence thématique
Une question stratégique : la gouvernance, indissociable de la lutte contre la corruption et de l’amélioration du climat des affaires, est d’une importance capitale pour l’avenir économique et social du Cameroun. Réalisée par une équipe de professionnels, consultants et experts en économie sous l’autorité académique et scientifique du Pr Bekolo Ebe Bruno, l’analyse des programmes pour l’élection présidentielle de 2025 montre que ces enjeux sont au cœur des défis structurels du pays.
- Un levier essentiel pour la transformation économique : L’économie camerounaise fait face à des défis structurels majeurs : faible diversification, dépendance aux matières premières, industrialisation incomplète. L’efficacité des institutions et la qualité de la gouvernance conditionnent la mise en œuvre et l’optimisation des politiques publiques capables d’inverser la « croissance appauvrissante ».
- Un prérequis à la faisabilité des politiques publiques : La gouvernance économique, la stabilité institutionnelle et la lutte contre la corruption déterminent la capacité de l’État à mettre en œuvre des politiques efficaces. Sans réformes institutionnelles fortes, même les politiques les mieux conçues risquent de rester lettre morte.
- Un facteur déterminant pour le climat des affaires : Le climat des affaires demeure un obstacle majeur au développement du secteur privé.
- Un enjeu de confiance et de crédibilité : La qualité de la gouvernance est un enjeu de confiance entre citoyens, acteurs économiques et État. La transparence, la redevabilité et l’intégrité des dirigeants conditionnent la crédibilité des programmes.
Évaluation générale du secteur de la gouvernance
Le secteur de la gouvernance est l’indicateur clé de la volonté des partis à engager des réformes institutionnelles. Les scores (sur 20) évaluent crédibilité, pertinence, faisabilité et impact :
Groupe 1 : Scores intermédiaires supérieurs (14 – 16)
- SDF (15,60) : réformes ambitieuses et détaillées, champion de la réforme institutionnelle.
- RDPC (14,00) : stabilité et continuité institutionnelle, priorité à la cohésion.
Groupe 2 : Scores intermédiaires inférieurs (11 – 13)
- UNIVERS (12,00) : gouvernance par objectifs, propositions équilibrées.
- PCRN (11,40) : approche technocratique, modernisation pertinente mais incomplète.
Groupe 3 : Scores faibles (9 – 11)
- PAL (10,20), MCNC (10,20) : volonté de rupture, mais programmes moins détaillés.
- FSNC (10,00), FDC (9,50) : programmes limités, faiblesse sur justice et droits.
Orientations stratégiques sectorielles
L’analyse des sous-secteurs révèle les choix stratégiques :
- SDF : Corruption (17), Bureaucratie (16), Climat des affaires (16) → réformes ambitieuses et allègement des lourdeurs.
- RDPC : Stabilité & sécurité (14), Corruption / Climat (14) → amélioration sans rupture.
- PCRN : Bureaucratie (12), Corruption (12) → approche technocratique.
Lacunes et défis de la gouvernance
- Crédibilité : absence de chiffrages et de calendriers réalistes dans plusieurs programmes.
- Vision coordonnée : manque d’intégration entre gouvernance, anticorruption et climat des affaires.
- Financement : peu de sources crédibles ; faiblesse des propositions pour la justice et les droits.
Conclusion : Gouvernance, anticorruption et climat des affaires ne sont pas des questions sectorielles, mais des fondations transversales qui conditionnent la réussite de toute politique économique, la stabilité sociale et la trajectoire de développement durable du Cameroun.
Décryptage des programmes candidats
Groupe 1 – Scores intermédiaires supérieurs
- Osih Joshua Nambangi (SDF) : 15,60 /20 — champion de la réforme institutionnelle ; corruption 17/20, bureaucratie 16/20, climat 16/20, justice 15/20.
- Biya Paul (RDPC) : 14,00 /20 — stabilité et continuité ; gouvernance 14/20, stabilité 14/20, corruption/climat 14/20, justice 14/20.
Groupe 2 – Scores intermédiaires inférieurs
- Akere Tabeng Muna (UNIVERS) : 12,00 /20 — gouvernance par objectifs ; 12/20 sur corruption, bureaucratie, climat, justice, sécurité.
- Cabral Libii (PCRN) : 11,40 /20 — approche technocratique ; bureaucratie 12/20, corruption 12/20, climat 11/20, justice 11/20.
Groupe 3 – Scores faibles
- Ateki Seta Caxton (PAL) : 10,20 /20 — volonté de rupture ; climat 13/20, corruption 12/20.
- Bougha Hagbe Jacques (MCNC) : 10,20 /20 — volonté de rupture ; bureaucratie & justice 10/20.
- Issa Tchiroma (FSNC) : 10,00 /20 — programmes moins détaillés ; ≈10/20 sur la plupart des indicateurs.
- Iyodi Hiram Samuel (FDC) : 9,50 /20 — programmes moins détaillés ; bureaucratie & climat 10/20, justice & droits 9/20.
Candidats avec données incomplètes
- Bello Bouba Maigari (UNDP) : analyse lexicale met en avant transparence et réforme (« réviserai », « comptes », « scrutin », « transparence »).
- Tomiano Hermine Patricia épse Ndam Njoya (UDC) : données manquantes pour évaluation sectorielle.
Conclusion générale
- Réformes institutionnelles : priorité nationale pour inverser la corruption et les lourdeurs administratives.
- Amélioration du climat des affaires : nécessite un ancrage institutionnel fort et un financement soutenable.
- Leadership : SDF et RDPC dominent par la cohérence stratégique ; FSNC et FDC peinent à proposer des mécanismes crédibles.
- Perspective : l’élection 2025 est une charnière pour refonder la gouvernance et le climat des affaires au Cameroun.
Source : GPE Cameroun — Analyse comparative des programmes présidentiels 2025, Secteur gouvernance, corruption et climat des affaires.