Histoire du GPE

Histoire du GPE
Trois grands moments marquent l’histoire du GPE et celui-ci conserve son ambition de servir 12 pays de l’Afrique Centrale et des grands lacs : Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République du Tchad, Congo, République Démocratique du Congo, Djibouti, Madagascar, Rwanda, Burundi, Comores.
1- Du berceau des idées à la matérialisation du programme GPE (1990 – 2018).
Alors que la crise des années 90 donnait des coups sévères aux économies africaines, l’Institut de Développement Économique de la Banque mondiale et l’African Capacity Building Foundation (ACBF), deux Institutions internationales, à la réputation prestigieuse, ont fait front commun, portées par la même ambition.
Ayant identifié un écart important entre les besoins en Afrique subsaharienne et les capacités du programme de maîtrise en gestion de la politique économique en 1992, ils trouvèrent urgent et vital de renforcer les capacités des administrations publiques, afin de lutter contre la pauvreté et améliorer la performance du secteur public.
Ce qui explique en 1994, la réponse favorable donnée aux besoins de l’Afrique en experts qualifiés en matière de recherche et d’analyse de la politique économique, qui pourraient apporter des avis éclairés aux décideurs politiques sur les différentes mesures de stabilisation macroéconomique, les questions de gestion du développement et la réduction de la pauvreté. L’ACBF organisa et développa à cet effet deux programmes de formation (sous l’égide de la Banque Mondiale), au sein des Universités de Columbia et de McGill de Montréal. Il était prévu, à terme, un transfert du programme dans les deux (2) Universités choisies (Abidjan Cocody et Yaoundé).
C’est ainsi qu’à la suite de l’accord don n°34, signé en novembre 1998, le Programme de formation en Gestion de la Politique Économique (GPE), à la date de février 1999 vit le jour au Cameroun. Le but ultime du GPE était alors d’améliorer l’efficacité des administrations publiques des pays de la sous-région de l’Afrique Centrale et des Grands Lacs. En d’autres termes, il était question de former des analystes et gestionnaires de la politique économique et de contribuer à améliorer la qualité de la décision publique et l’efficacité des administrations économiques.
Marqué par une dynamique partenariale et internationale, l’ambition du programme ne fut pas limitée sur la consolidation des capacités institutionnelles et humaines acquises lors des phases antérieures, mais aussi à la création d’un réseau d’experts capables de répondre aux besoins des pays de la sous-région.
Les premières stratégies couvrant la période allant de 1999 à 2018 étaient structurées autour de quatre actions : renforcer les capacités de formation de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion et du GPE ; mobiliser les ressources nécessaires pour couvrir les promotions et octroyer des bourses ; améliorer le système et les contenus des formations ; favoriser le réseautage et la coopération internationale par des conventions et partenariats.
A la lumière de ces objectifs, le GPE a su se transformer et s’adapter aux évolutions du contexte régional et international. Son existence a été reconnue officiellement par l’arrêté ministériel n°06/0104/MINESUP/DDES du 4 septembre 2006, scellant ainsi son ancrage juridique et académique à l’Université de Yaoundé II. Cette reconnaissance a permis au programme d’élargir son offre de formation, avec la mise en place de deux Masters, l’un en « Gestion de la Politique Économique » et l’autre, plus récemment, en « Data, Economics and Development Policy ».
Sous la direction des éminents Professeurs d’économie Claude Njomgang (1999-2003), Roger Tsafack Nanfosso (2003-2017), et Georges Kobou (2017-2024), le GPE a façonné plusieurs générations d’experts qui ont pris leur envol et se sont imposés dans le paysage économique africain.
2- Du souffle suspendu au sursaut vital : période difficile et de léthargie (2018 – 2021).
Par ailleurs, il est important de souligner que le parcours du programme n’a pas été un long fleuve tranquille. Le projet de l’ACBF pour le Renforcement des Capacités en Afrique arrivé à terme en 2018, et n’ayant pas fait l’objet d’un renouvellement de convention, a été sanctionné par le départ des bailleurs de fonds. Ce fut une période de transition difficile et de léthargie, qui plongea le GPE dans une crise marquée par l’arrêt des financements et une phase de transition qui aura duré 2 ans. Ce n’est qu’en 2020 que l’on assiste à la reprise progressive des activités du programme. La crise de la COVID a freine cette reprise sans l’empêcher définitivement. Dès lors, le fonctionnement du GPE n’a relevé que de la seule volonté de l’Etat du Cameroun. Ce dernier lui accorda un appui financier, technique et institutionnel qui s’étend jusqu’à nos jours.
3- De la renaissance aux perspectives ambitieuses (2021 à nos jours).
Le coup d’envoi étant redonné, savoir d’où vient le GPE a permis de tracer avec conscience la route de ce que ce programme veut devenir. Sous la direction du Professeure Viviane Ondoua Biwole (2024), un souffle nouveau s’instaure avec un slogan fort évocateur de réinventer ensemble les politiques économiques en Afrique, Le nouveau top management GPE a mis en place une nouvelle stratégie d’émergence et de performance du programme à l’horizon 2029. Elle a pour objectif de travailler pour que le GPE soit un centre d’excellence de renforcement des capacités en politique économique des hauts cadres des administrations, originaires du Cameroun, des pays de la sous-région CEMAC et des pays des Grands Lacs.
- Vision
Par conséquent, le programme vise à devenir un outil d’influence majeur dans la prise de décision stratégique en matière de politique économique, au Cameroun, dans la sous-région CEMAC et dans les pays des grands lacs. Il consacre sa raison d’être à la formation des experts à la pointe des pratiques internationales ; à l’appui institutionnel des administrations publiques ; à la promotion des échanges de connaissances et la coopération ; à la contribution à la croissance ; à l’élaboration et l’adoption des contenus et des approches pédagogiques ; au développement d’un réseau solide d’alumni.
Ses valeurs traduisent toute la passion et l’engagement de ses acteurs. Il s’agit de l’excellence au cœur de sa mission, prônant un enseignement et des recherches de la plus haute qualité ; L’intégrité garantissant une gestion transparente et éthique de chaque étape du processus de formation ; et l’innovation guide sans relâche des choix pédagogiques et stratégiques pour répondre aux défis économiques contemporains.
- Résultats
Le GPE rendu en 2025, c’est 22 promotions en Gestion de la politique publique, 3 en Data, Economics and Development Policy pour un rendu de 644 personnes formées comprenant 22% de femmes. Il demeure également une expérience humaine et multiculturelle avec des personnes venues des quatre coins du monde. Sa dynamique partenariale, son solide réseau d’alumni, la mise en place des grands débats économiques, conférences et séminaires destinés à rapprocher le monde académique des réalités du terrain, témoignent d’une volonté de créer un espace de dialogue, d’échange et de réseautage.
- Conventions et partenariats
Le GPE a engagé des partenariats avec des universités sœurs, des institutions nationales et des organisations internationales. Au rang des universités on relève l’université Senghor d’Alexandrie en Égypte, Yale university aux USA, Université de Clermont Ferand. Des conventions sont en cours de signature avec la Chambre d’Agriculture, des Pêches de l’Élevage et des Forêts (CAPEF). En cours également un partenariat avec la Banque Mondiale.
- Infrastructures
En ce qui concerne l’infrastructure physique : un nouveau visage du GPE augure un cadre de travail modernisé et équipés d’outils modernes pour une institution de formation qui se veut un centre d’excellence. Un total de 3 salles chacune de 40 places et un mini amphi de 60 places, une salle de visio conférence équipée, une médiathèque et 8 bureaux administratifs et une guérite avec des espaces de vie aménagés à l’extérieur du bâtiment.
Pour l’infrastructure numérique : le GPE dispose d’un site web (www.gpe-cameroun.cm) , des pages facebook, LinkedIn, whatsapp, twitter et d’une chaîne YouTube. Il s’engage également à digitaliser ses principales procédures.
L’infrastructure pédagogique se matérialise par la refonte des programme grâce à l’accompagnement de la cellule qualité de l’université de Yaoundé II et son ambition de faire partie des centres d’excellence de la banque mondiale du Cameroun.
L’histoire du GPE est donc celle d’un chemin parcouru avec détermination, d’un parcours combiné de passion, d’innovation et de rigueur académique. Elle témoigne de la force d’une vision collective et de l’engagement profond d’un ensemble d’acteurs qui, ensemble, réaffirment chaque jour leur volonté à façonner un avenir prometteur pour l’Afrique et ses économies.