L’organisation économique moderne basée sur le principe de la performance des organisations, aussi bien publiques que privée, nécessite de prendre des décisions basées sur des études. Cette exigence a conduit à la mise sur pieds des instituts en charge de la statistique et des études économiques et au développement des écoles de statistiques chargées de former les statisticiens.
En Afrique Subsaharienne francophone, l’avènement des indépendances a accru la demande en cadres de la statistique qui a donné lieu à la création d’école à vocation sous régionale formant des Techniciens de la statistique et des ingénieurs statisticiens et économistes sur respectivement 3 et 5 ans dans trois principales écoles : ENSEA : Ecole Nationale Supérieure de Statistiques et d’Economie Appliquée d’Abidjan -Côte d’Ivoire ; ENEA : Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar – Sénégal ; ISSEA : Institut Sous Régional de Statistique et d’Economie Appliquée de Yaoundé – Cameroun. D’autres écoles similaires sont en cours de développement/d’implantation au Congo Brazzaville et au Benin.
Toutefois, le processus de sélection et les coûts de formation dans ces écoles conduisent à la formation d’un petit nombre de statisticiens, incapables de combler la demande du marché ; laquelle est de plus en plus croissante. Le nombre de boursiers de ces écoles pris en charge par les gouvernements baisse continuellement, pourtant la plupart des administrations et des départements ministériels ont en leur sein des directions et des départements de statistique qui ont besoin de statisticiens. De même, les entreprises privées et les organisations internationales débauchent les jeunes les plus brillants au sortir de l’école ou après quelques années de service dans l’administration publique. Lors des concours de recrutement des élèves ingénieur de la statistique pour le compte des années académiques 2020 – 2021 et 2021 – 2022, le Cameroun a ouvert au total 15 places (pour les ingénieurs cycle long) et 15 places pour les Ingénieurs Statisticiens Economistes. Plusieurs initiatives ont été lancées pour combler ce gap. Les plus connues sont celles de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique. La plus récente est la formation dans le cadre du Master en Economie Computationnelle du programme CETIC (financement de la Banque Mondiale). L’arrêt du financement de la Banque Mondiale pourrait entraîner la suspension de cette formation.
Pour combler les manquements observés dans l’architecture de la formation actuelle, répondre à la demande du marché et favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail par une formation de qualité, le Programme de formation en Gestion de la Politique Economique (GPE), fort de son expérience dans le domaine de la formation de haut niveau se propose de développer une formation professionnelle de niveau Master en Statistique et Développement.
Les compétences clés délivrées aux étudiants du Master en Data, Economics and Development Policy (MDEDP) seront la capacité à modéliser les phénomènes économiques, commerciaux et sociaux, à et à mobiliser les méthodes statistiques les plus récentes (« data science ») pour donner du sens aux données, et ainsi éclairer les décisions des entreprises et des institutions privées et publiques. Ainsi les étudiants formés auront la capacité à utiliser de façon maîtrisée les méthodes statistiques les plus récentes, en faisant dialoguer la théorie et les données, pour prévoir, évaluer, et éclairer la décision des entreprises, des pouvoirs publics, des organisations non gouvernementales ou même des centres de recherche. Grâce au socle de compétences scientifiques, techniques et humaines qu’il fournit aux apprenants, le MDEDP entend former des femmes et des hommes capables de donner du sens aux données et aux théories économiques pour évaluer, prévoir et décider.
Prérequis
- Avoir une Licence (BAC +3)
Public ciblé
- Statisticiens
- Informaticiens
- Mathématiciens
- Economistes